En pénétrant dans le Cantiere, on se retrouve dans Una stanza tutta per sé (tiré du titre du célèbre essai de Virginia Woolf, A Room of One’s Own): un projet culturel fortement voulu par Eleonora et réalisé par Domitilla Dardi, conservatrice du département design du MAXXI-Architettura de Rome. Un lieu unique où l’on peut cultiver son esprit et laisser entrer l’inspiration créatrice.
L’espace de la créativité est un lieu physique et mental aux caractéristiques changeantes, aussi nombreuses que sont les auteurs qui travaillent dans l’univers de la conception. […] A des périodes différentes de l’année, certains acteurs de la scène du design seront appelés à interpréter un espace conçu comme une cellule de base, une pièce en forme de parallélépipède basique, une boîte à remplir de son propre univers d’affects culturels et d’imagination.
Domitilla Dardi
La frontière entre personnel et partagé n’a jamais été aussi fragile. Les réseaux sociaux nous font vivre une vie publique parallèle à la vraie, où nous sommes devenus nos propres avatars. Chacun ressent le besoin de communiquer au monde sa personnalité pour exister : les passions, les goûts, la playlist de l’existence.
Certaines formes d’extrémisme empiètent sur la chronique pathologique et chronique. Mais il existe aussi des mécanismes de défense possibles, à travers la déconnexion et le véganisme technologique. Est-il possible de trouver un espace où cultiver l’intimité et la dimension personnelle ? Comment sélectionnons-nous les contenus à partager avec l’autre et comment le faisons-nous ?
Trois interprétations, en hiver, au printemps et en automne, nous amèneront à réfléchir sur ce thème, en donnant notre propre lecture du thème de la “Pièce pour elle”.
Texte par Domitilla Dardi
La frontière entre personnel et partagé n’a jamais été aussi fragile. Les réseaux sociaux nous font vivre une vie publique parallèle à la vraie, où nous sommes devenus nos propres avatars. Chacun ressent le besoin de communiquer au monde sa personnalité pour exister : les passions, les goûts, la playlist de l’existence.
Certaines formes d’extrémisme empiètent sur la chronique pathologique et chronique. Mais il existe aussi des mécanismes de défense possibles, à travers la déconnexion et le véganisme technologique. Est-il possible de trouver un espace où cultiver l’intimité et la dimension personnelle ? Comment sélectionnons-nous les contenus à partager avec l’autre et comment le faisons-nous ?
Trois interprétations, en hiver, au printemps et en automne, nous amèneront à réfléchir sur ce thème, en donnant notre propre lecture du thème de la “Pièce pour elle”.
Texte par Domitilla Dardi
L’espace que nous habitons n’est pas parfait, ni rangé comme celui des magazines ou des publicités. L’espace que nous habitons est le reflet de notre imperfection et de son caractère unique.
“Habiter signifie laisser des traces”, disait Walter Benjamin. En partant de ce concept, nous avons proposé aux concepteurs de nous raconter leur façon de rendre un espace vivant et habité, afin de nous raconter l’histoire de la personne qui l’occupe. La “Pièce pour elle” devient encore plus un espace où imaginer de mettre en scène ce qui depuis toujours lie la relation entre l’homme et son style de vie. Un rapport qui n’est pas tout à fait linéaire, mais complexe et tortueux comme l’âme humaine et infiniment variable comme la nature des choses.
Texte par Domitilla Dardi
L’espace que nous habitons n’est pas parfait, ni rangé comme celui des magazines ou des publicités. L’espace que nous habitons est le reflet de notre imperfection et de son caractère unique.
“Habiter signifie laisser des traces”, disait Walter Benjamin. En partant de ce concept, nous avons proposé aux concepteurs de nous raconter leur façon de rendre un espace vivant et habité, afin de nous raconter l’histoire de la personne qui l’occupe. La “Pièce pour elle” devient encore plus un espace où imaginer de mettre en scène ce qui depuis toujours lie la relation entre l’homme et son style de vie. Un rapport qui n’est pas tout à fait linéaire, mais complexe et tortueux comme l’âme humaine et infiniment variable comme la nature des choses.
Texte par Domitilla Dardi
“Il existe une intégrité texturale qui a une valeur esthétique, aussi dans ce qu’elle ne dévoile pas. Risvolto naît du désir de faire voir la matière céramique dans sa fonction de revêtement mosaïque, mais en en inversant le recto, pour révéler par conséquent le verso des carrelages. Sur ce côté, en effet, c’est la modalité de prise sur le mur qui détermine le modèle et le dessin. Paradoxalement, c’est le motif destiné à être imprimé sur le ciment qui détermine le décor et non les raisons de goût et/ou de style. Risvolto synthétise sur une surface le texte décoratif et celui engendré par la fonction portante, en traçant de cette façon les surfaces des parties internes des nouveaux modèles”.
© photo-credits / Silvana Spera
“Il existe une intégrité texturale qui a une valeur esthétique, aussi dans ce qu’elle ne dévoile pas. Risvolto naît du désir de faire voir la matière céramique dans sa fonction de revêtement mosaïque, mais en en inversant le recto, pour révéler par conséquent le verso des carrelages. Sur ce côté, en effet, c’est la modalité de prise sur le mur qui détermine le modèle et le dessin. Paradoxalement, c’est le motif destiné à être imprimé sur le ciment qui détermine le décor et non les raisons de goût et/ou de style. Risvolto synthétise sur une surface le texte décoratif et celui engendré par la fonction portante, en traçant de cette façon les surfaces des parties internes des nouveaux modèles”.
© photo-credits / Silvana Spera
“Sunset parcourt la ligne d’une série d’expériences sur la création de paysages artificiels en utilisant des éléments de décoration traditionnels : tables, rideaux ou encore chaises. Une table, un drap et une seule source de lumière mettent en scène un paysage artificiel, composé de formes abstraites. Le visiteur, attiré par les superficies brillantes, laisse des traces en effleurant chaque surface. Le coucher du soleil sera chaque jour différent, le résultat du passage du visiteur”.
© photo-credit / Silvana Sprea
“Sunset parcourt la ligne d’une série d’expériences sur la création de paysages artificiels en utilisant des éléments de décoration traditionnels : tables, rideaux ou encore chaises. Une table, un drap et une seule source de lumière mettent en scène un paysage artificiel, composé de formes abstraites. Le visiteur, attiré par les superficies brillantes, laisse des traces en effleurant chaque surface. Le coucher du soleil sera chaque jour différent, le résultat du passage du visiteur”.
© photo-credit / Silvana Sprea
Pour sa troisième édition, la “Pièce pour elle” a comme thème l’accueil. Les concepteurs ont dû imaginer l’espace non seulement pour être habité en tant qu’idée, mais aussi pour être habité par la personne physique de leur choix.
Le sujet de l’accueil a dans l’histoire plusieurs significations, différentes selon les cultures. Mais, aujourd’hui plus que jamais, il assume une valeur qui renvoie à l’ouverture, à la connaissance ou encore au partage comme croissance personnelle. La Pièce s’ouvre aux « Ospiti Desiderati » (Invités) et chaque hôte peut devenir l’occasion pour découvrir de nouvelles parties de notre cerveau.
Texte par Domitilla Dardi
Pour sa troisième édition, la “Pièce pour elle” a comme thème l’accueil. Les concepteurs ont dû imaginer l’espace non seulement pour être habité en tant qu’idée, mais aussi pour être habité par la personne physique de leur choix.
Le sujet de l’accueil a dans l’histoire plusieurs significations, différentes selon les cultures. Mais, aujourd’hui plus que jamais, il assume une valeur qui renvoie à l’ouverture, à la connaissance ou encore au partage comme croissance personnelle. La Pièce s’ouvre aux « Ospiti Desiderati » (Invités) et chaque hôte peut devenir l’occasion pour découvrir de nouvelles parties de notre cerveau.
Texte par Domitilla Dardi
“Et si l’artisanat était au centre du design? Qu’arriverait-il si le design n’était pas seulement au service de l’industrie de masse, mais aussi tourné vers l’artisanat. Et qu’arriverait-il si dans un monde parallèle, design et artisanat créaient un partenariat, où l’apport de l’artisanat dans le projet devenait une contribution précieuse et officialisée plutôt que se limiter à la banale réalisation de lignes de conduite rigides?”
“Le designer libanais Khaled El Mays se pose ces questions sur la relation entre artisanat et design. Il le fait lors du centenaire de la naissance du Bauhaus, une école de pensée qui a défini, en la personne importante qu’est Marcel Breuer, une idée de modernité par laquelle nous sommes aujourd’hui encore conditionnés. Depuis, le moderne a été identifié comme une façon de produire et de projeter et qui avait à sa base le concept de fonctionnalisme, rationalisme et de produit industriel pour produire un maximum. Ce même Breuer fit alors un choix entre artisanat et industrie. Des mondes qui désormais ne semblent plus aussi antithétiques. Les systèmes sont en train de changer, les circuits du design sont toujours plus grands et complexes. La vieille idée de modernité laisse aujourd’hui place aussi à une nouvelle idée d’artisan, capable de collaborer, d’interpréter et de créer avec le designer”.
Domitilla Dardi
© photo-credits / Silvana Spera
“Et si l’artisanat était au centre du design? Qu’arriverait-il si le design n’était pas seulement au service de l’industrie de masse, mais aussi tourné vers l’artisanat. Et qu’arriverait-il si dans un monde parallèle, design et artisanat créaient un partenariat, où l’apport de l’artisanat dans le projet devenait une contribution précieuse et officialisée plutôt que se limiter à la banale réalisation de lignes de conduite rigides?”
“Le designer libanais Khaled El Mays se pose ces questions sur la relation entre artisanat et design. Il le fait lors du centenaire de la naissance du Bauhaus, une école de pensée qui a défini, en la personne importante qu’est Marcel Breuer, une idée de modernité par laquelle nous sommes aujourd’hui encore conditionnés. Depuis, le moderne a été identifié comme une façon de produire et de projeter et qui avait à sa base le concept de fonctionnalisme, rationalisme et de produit industriel pour produire un maximum. Ce même Breuer fit alors un choix entre artisanat et industrie. Des mondes qui désormais ne semblent plus aussi antithétiques. Les systèmes sont en train de changer, les circuits du design sont toujours plus grands et complexes. La vieille idée de modernité laisse aujourd’hui place aussi à une nouvelle idée d’artisan, capable de collaborer, d’interpréter et de créer avec le designer”.
Domitilla Dardi
© photo-credits / Silvana Spera